dimanche 21 octobre 2018

LA MICROFINANCE AU TCHAD



Un pays avec une énorme potentialité de croissance et d’innovation qui peuvent contribuer aujourd’hui à rendre le système financier tchadien inclusifs et de dessiner ce que sera la microfinance de demain.

L’avenir du Tchad réside en partie dans sa capacité à rendre son secteur économique et financier plus inclusif. La micro finance contribue aujourd’hui de manière directe au développement du secteur financier intermédiaire tchadien et africain.
Le terme « micro finance » fait référence à l’offre de services financiers aux personnes à faibles revenus ou exclues du système financier traditionnel formel. À l’origine, le terme était étroitement lié au microcrédit (de très petits prêts accordés à des emprunteurs non salariés, ayant des garanties limitées ou inexistantes, pour développer des activités génératrices de revenus), mais il a depuis évolué pour couvrir toute une gamme de produits financiers tels que l’épargne, l’assurance, les paiements, les transferts d’argent, etc.
La microfinance désigne également l’écosystème dans lequel agissent les acteurs qui encadrent, soutiennent et investissent dans la bancarisation des particuliers et le financement des très petites entreprises (TPE).
Depuis le premier sommet du microcrédit qui s’est tenu à Washington en 1997, le développement de la micro finance s’est caractérisé par :
la conception d’une offre autour de principes comme la solidarité, la proximité géographique et sociale des clients et la confiance ; une implication des bailleurs publics ayant fortement subventionné le démarrage du secteur ; la formalisation des activités à partir des années 1970-1980 avec la création d’institutions telles que la Grameen Bank ou la BRAC Bank au Bangladesh qui comptent des millions de clients ; la variété des acteurs impliqués, groupes informels, organisations non gouvernementales (ONG), coopératives, institutions financières non bancaires et banques, réseaux de micro finance internationaux…
 
Au Tchad, depuis 2002, l’Association Professionnelle Tchadienne des Etablissements de Microfinance (APT-EMF) défend les intérêts et renforce les capacités des membres, représente la profession auprès des autorités  et sensibilise le public.  Selon le dernier rapport de mission de supervision de la Cellule Technique chargée du suivi des EMF (CT-EMF), le secteur de la micro finance du Tchad compte 160 établissements de micro finance (EMF) agréés. 90% d’entre eux sont actifs dans la zone méridionale et interviennent à part égale en milieux rural et urbain. Généralement, ces EMF fonctionnent en réseau sous forme coopératives et représentent 94% de l’ensemble des prestataires. Le taux de pénétration est estimé à 2% ; ce chiffre inclut les EMF dont les dossiers d'agrément sont en cours d'instruction à la COBAC et qui comptent plus de 4 000 membres.
Notons qu’en 2005, les institutions de micro finance (IMF) africaines faisant partie de l’échantillon de l’enquête du Mix Market2 déclaraient 4,5 millions d’emprunteurs actifs pour un portefeuille de crédits de 1,3 Md$ et 5,7 millions d’épargnants pour un encours d’épargne de 1,2 Md$. En 2012, selon la même enquête du Mix Market, le nombre d’emprunteurs avait quasiment doublé (7,3 millions d’emprunteurs actifs), le portefeuille de crédits quintuplé (6,3 Md$) et le nombre d’épargnants quadruplé (21,6 millions d’épargnants et un volume d’épargne de 5,2 Md$).
Mais la croissance du secteur en Afrique est plus lente que dans d’autres régions du monde et le taux de bancarisation reste encore l’un des plus bas au monde (24 % en Afrique subsaharienne) après celui de la zone MENA3 (Demirgüç-Kunt et Klapper, 2012).

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