Selon
le rapport 2017 sur les pays les moins avancés de la Conférence des Nations
unies pour le commerce et le développement (CNUCED), 33 pays les moins avancés
(PMA) sur le continent prennent un retard considérable dans l’accès des ménages
et entreprises à l’énergie moderne d’ici à 2030.
L’atteinte du septième objectif de développement
durable (ODD) des Nations unies «Garantir l’accès de tous à des services
énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable» semble
être un challenge impossible pour 47 pays les moins avancés (PMA) du monde,
dont 33 en Afrique. Le constat est relevé par la Conférence des Nations unies
pour le commerce et le développement dans son dernier rapport 2017.
Selon la CNUCED, 62 % de leur population, soit
577 millions de leurs habitants, n’ont pas accès à l’électricité. Ces 47 pays
devraient augmenter leur taux d’électrification de 350 % par an pour atteindre
l’objectif mondial de l’accès universel à l’énergie d’ici à 2030. «Pour
parvenir à l’accès universel dans les PMA d’ici 2030, il faudrait que
l’extension du réseau couvre 571 millions de personnes supplémentaires, les
mini-réseaux 341 millions et les dispositifs autonomes 114 millions»,
lit-on dans le rapport.
En effet, sur la base des estimations mondiales,
le rapport indique que l’accès à des sources énergétiques modernes adéquates,
abordables et fiables pour permettre aux pays les plus pauvres du monde de
s’affranchir du joug de la pauvreté, devrait leur coûter entre 12 milliards de
dollars et 40 milliards de dollars par an. Or, les ressources actuellement
disponibles sont loin de suffire. Le montant total de l’aide publique au
développement affectée au secteur énergétique s’élève à seulement 3 milliards
de dollars par an.
«Les investisseurs privés n’ont guère
d’appétit pour les investissements dans les infrastructures électriques des
PMA, à cause des coûts irréversibles élevés, de la durée des cycles de projet
et de la lenteur du retour sur investissement», souligne le rapport.
Selon la Conférence des Nations unies pour le
commerce et le développement, seul un effort politique et financier permettrait
la réalisation de l’objectif numéro 7 du Programme de développement durable de
l’ONU par les PMA. Ainsi, elle suggère aux gouvernements de lever des capitaux
en développant leur marché obligataire intérieur ou en faisant appel à de
nouvelles sources de financement telles que les investisseurs à impact, les
fonds d’infrastructure et, dans certains PMA, à la population vivant à
l’étranger.
Cependant la CNUCED estime, qu’il est grand temps
pour les donateurs d’honorer leurs engagements en matière d’aide. «Les
donateurs internationaux doivent respecter l’engagement qu’ils ont pris de
longue date dans le cadre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays
les moins avancés pour la décennie 2011-2020 d’allouer au moins 0,15 % à 0,20 %
de leur revenu national à l’aide aux PMA. Les niveaux actuels de l’aide
apportée chaque année aux PMA sont inférieurs à cet objectif d’un montant
compris entre 33 milliards de dollars et 50 milliards de dollars», indique
le rapport.