Un pays avec une
énorme potentialité de croissance et d’innovation qui peuvent contribuer aujourd’hui
à rendre le système financier tchadien inclusifs et de dessiner ce que sera la
microfinance de demain.
L’avenir du
Tchad réside en partie dans sa capacité à rendre son secteur économique et
financier plus inclusif. La micro finance contribue aujourd’hui de manière
directe au développement du secteur financier intermédiaire tchadien et africain.
Le terme « micro
finance » fait référence à l’offre de services financiers aux personnes à
faibles revenus ou exclues du système financier traditionnel formel. À
l’origine, le terme était étroitement lié au microcrédit (de très petits prêts
accordés à des emprunteurs non salariés, ayant des garanties limitées ou
inexistantes, pour développer des activités génératrices de revenus), mais il a
depuis évolué pour couvrir toute une gamme de produits financiers tels que
l’épargne, l’assurance, les paiements, les transferts d’argent, etc.
La microfinance
désigne également l’écosystème dans lequel agissent les acteurs qui encadrent,
soutiennent et investissent dans la bancarisation des particuliers et le
financement des très petites entreprises (TPE).
Depuis le
premier sommet du microcrédit qui s’est tenu à Washington en 1997, le
développement de la micro finance s’est caractérisé par :
la conception
d’une offre autour de principes comme la solidarité, la proximité géographique
et sociale des clients et la confiance ; une implication des bailleurs publics
ayant fortement subventionné le démarrage du secteur ; la formalisation des
activités à partir des années 1970-1980 avec la création d’institutions telles
que la Grameen Bank ou la BRAC Bank au Bangladesh qui comptent des millions de
clients ; la variété des acteurs impliqués, groupes informels, organisations non
gouvernementales (ONG), coopératives, institutions financières non bancaires et
banques, réseaux de micro finance internationaux…
Au Tchad, depuis
2002, l’Association Professionnelle Tchadienne des Etablissements de
Microfinance (APT-EMF) défend les intérêts et renforce les capacités des
membres, représente la profession auprès des autorités et sensibilise le
public. Selon le dernier rapport de mission de supervision de la Cellule
Technique chargée du suivi des EMF (CT-EMF), le secteur de la micro finance du
Tchad compte 160 établissements de micro finance (EMF) agréés. 90% d’entre eux
sont actifs dans la zone méridionale et interviennent à part égale en milieux
rural et urbain. Généralement, ces EMF fonctionnent en réseau sous forme
coopératives et représentent 94% de l’ensemble des prestataires. Le taux de
pénétration est estimé à 2% ; ce chiffre inclut les EMF dont les dossiers
d'agrément sont en cours d'instruction à la COBAC et qui comptent plus de 4 000
membres.
Notons qu’en 2005,
les institutions de micro finance (IMF) africaines faisant partie de
l’échantillon de l’enquête du Mix Market2 déclaraient 4,5 millions d’emprunteurs
actifs pour un portefeuille de crédits de 1,3 Md$ et 5,7 millions d’épargnants
pour un encours d’épargne de 1,2 Md$. En 2012, selon la même enquête du Mix
Market, le nombre d’emprunteurs avait quasiment doublé (7,3 millions
d’emprunteurs actifs), le portefeuille de crédits quintuplé (6,3 Md$) et le
nombre d’épargnants quadruplé (21,6 millions d’épargnants et un volume d’épargne
de 5,2 Md$).
Mais la
croissance du secteur en Afrique est plus lente que dans d’autres régions du
monde et le taux de bancarisation reste encore l’un des plus bas au monde (24 %
en Afrique subsaharienne) après celui de la zone MENA3 (Demirgüç-Kunt et Klapper,
2012).
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